samedi 9 avril 2011

Modification histologique au niveau d’une zone comprimée :

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1- Les effets mécaniques :
a- Au niveau du desmodonte :
Le déplacement initial est surtout d’origine hydraulique, il se manifeste au niveau desmodontal par la fuite du liquide ligamentaire avec compression des espaces vasculaires et ischémie (arrêt circulatoire), le ligament est progressivement comprimé le long de la lame criblée ce qui explique aussi la sensation de douleur après activation.
Au niveau de la lame criblée :
Il se produit une déformation secondaire de l’os (flexion alvéolaire) faisant suite à cette compression du desmodonte

2- La réponse biologique :
La compression du ligament et la flexion alvéolaire induisent à un certain niveau l’apparition de cellules ostéogéniques (ostéoclastes ou ostéoblastes), et à d’autre niveau la disparition progressive des éléments cellulaires, cette variation dans la réponse sera en fonction du degré de pression exercé.

La zone acellulaire ou zone « hyaline » : (voir schéma)
Au niveau des zones soumises à de fortes pressions se produit schématiquement un arrêt de la circulation sanguine, et une disparition des éléments cellulaires, et l’enchevêtrement des fibres à ce niveau donne un aspect vitrifié à la microscopie optique.

La durée de hyalinisation :
La hyalinisation débute au bout de 36h et dure en moyenne 12 à 15 jours, pendant lesquels aucun mouvement n’est perceptible (pas de cellules, pas d’ostéoclastes).
Chez l’adulte, lors de l’utilisation de facteurs excessives exagérées elle peut persister 40 jours et plus.

La résorption osseuse directe :
La résorption latérale directe : RLD
Des ostéoclastes autour de la zone hyaline résorbent la lame criblée par voie directe et latéralement à la zone de pression maximale.
La résorption frontale directe : RFD
Elle se produit à distance de la zone hyaline et dans les zones de moindre pression dans lesquelles sont apparus des cellules ostéogéniques sur la face desmodontale de la lame criblée.

La résorption indirecte ou à distance : RI
En regard de la zone hyaline d’activité ostéoclastique, elle est rapportée à distance du desmodonte dans les espaces médullaires voisins riches en cellules.
Les ostéoclastes résorbent le mur alvéolaire puis la lame criblée par voie centripète, à ce stade le ligament est considérablement élargie.

Résumé :
A la suite d’une application d’une force orthodontique sur une dent, on à la réaction en chaîne suivante au niveau de la zone comprimée :
Réaction hydraulique ------- Réaction mécanique (flexion alvéolaire) ------- mitoses des cellules précurseurs de cellules ostéogéniques -------------- apparition d’ostéoclastes---------------------- résorption osseuse -------- élargissement ligamentaire ---------------- nouvel équilibre.

Remarque :
A propos de l’intensité des forces utilisées :
En plus du rythme d’application, de la direction, et du sens de cette direction dans laquelle elle est exercée, du rapport moment-force, une force orthodontique est caractérisée par son intensité.
Ces forces devraient être idéalement biologiques optimales c'est-à-dire comprises entre un seuil minimum suffisant pour induire l’apparition de cellules résorbatrices de tissu osseux et un maximum en fonction du seuil de sensibilité du patient et de l’apparition éventuelle de lésions irréversibles de la dent, de l’os et du desmodonte.
Si la notion de force optimale est encore assez discutée, les avis sont divers en effet, ainsi pour REITAN et BARON il faut d’abord appliquer une force faible contenue que l’on pourra augmenter de façon progressive comme s’il fallait un test d’entraînement et d’adaptation.
Alors que pour STUTZ MANN et PETOVIC des forces légères intermittentes permettent à la circulation sanguine de répondre et de poursuivre un apport d’ostéoclastes et en ostéoblastes.
De toute façon, si les activations sont trop fréquentes le processus de réparation ne s’effectue pas ce qui peut causer des dommages irréversibles à l’os ou à la racine.

Conclusion :
Il faut prévilégier des périodes de repos pour certains, alors qu’il faut des forces légères et continues comme le préconise REICKETTS célèbre pour sa technique dite «bioprogressive ».

A propos de la douleur :
Une pression trop importante appliquée sur une dent provoque une douleur immédiate, si la force appliquée est d’une intensité raisonnable le patient ne ressent rien, ou peu de chose, la douleur n’apparaît souvent que quelques heures plus tard et les dents sont sensibles à la pression.
La douleur persiste 2 à 4 jours en moyenne et disparaît jusqu’à la prochaine activation de l’appareil.
D’importantes variations individuelles sont constatées, certains patients présentent des douleurs vives avec des forces de faible intensité, alors que d’autres supportent très bien des forces importantes.
La douleur est en relation avec les zones ischémiques du ligament.
Des forces trop importantes peuvent conduire à une inflammation apicale (activité périe apicale).
Des forces plus faibles permettent une meilleur circulation sanguine donc moins de douleurs (chez l’adulte prescrire du voltarène).

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