dimanche 17 avril 2011

La couronne coulée: étapes cliniques

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La couronne coulée
La couronne coulée ou couronne métallique de revêtement est un artifice prothétique qui
consiste à recouvrir entièrement la partie coronaire d’une dent préalablement taillée à l’aide
d’une instrumentation spécifique afin de lui redonner une morphologie adaptée à ses besoins. 
 
II Concept actuel de la couronne coulée 
Historiquement, le concept de la couronne coulée a connu une évolution très lente (près de
deux siècles) avant d’aboutir à la forme actuelle.
De nos jours la technique rigoureusement codifiée, obéit à des règles claires et suit des étapes
cliniques et de laboratoire simples et est de mise en oeuvre facile.
Cette relative facilitée est le résultat d’une meilleure connaissance des principes biologiques et
mécaniques et des progrès dans la technique des matériaux et du matériel. 
 
III Avantages et inconvénients 
• Un seul inconvénient: inesthétique (métal)
Par contre, de nombreux avantages: 
• Résistante, solide
• bien tolérée par la gencive marginale
• Peu mutilante pour les tissu dentaire
• Coût peu élevé
• Construction au laboratoire facile 
 
IV Indications et contre indications 
La couronne coulée est indiquée aussi bien sur les dents pulpés que sur les dents dépulpés 
 
IV.A. Indications 
- Principalement indiquée pour protéger les tissus dentaires reconstituées avec des parois
fragile (cavités complexes)
- Améliorer la fonction occlusale sur une dent postérieur dont la face occlusale n’engrène pas
physiologiquement avec les antagonistes (malposition)
- Indiquée comme support de crochet en prothèse partielle adjointe à titre préventif dans une
bouche sensible à la carie
- Pour restaurer la face occlusale des dents égressées dont la hauteur doit être réduite
(rétablissement d’un plan d’occlusion)
- Indiquée comme moyen d’ancrage de ponts (Bridge) et comme support d’attachement intra-
ou extra-coronaire dans le cas de liaison avec des prothèses adjointes. 
 
IV.B. Contre-indications 
- Lésions apicales ou péri-apicales difficiles à traiter et à stabiliser
- Lésions intra-radiculaires (furcations) surtout maxillaire car à la mandibule, l’hémisection de
la dent permet de garder l’une des deux racines.
- Lyse osseuse diminuant le rapport couronne clinique-racine.
- Parodontolyse non stabilisée.
- Reconstitutions importantes sur des racines faibles ou courtes.
- Fractures radiculaires en bec de flûte (pointue) absence de l’herméticité.
- Dans le cas d’une hauteur coronaire faible au sein d’une occlusion serrée.
- Dans le voisinage d’une dent incluse en évolution ou surnuméraire. 
 
V Facteurs cliniques 
 
V.A. Examen clinique 
Minutieux et complet, il permettra de noter: 
• La résistance et le volume des parois résiduelles (si la dent est cariée)
• Les rapports de la dent sur l’arcade avec les dents adjacentes et antagonistes, en occlusion de
convenance et lors des mouvements excentrés (latéralité et protrusion)
• Le degré de mobilité de la dent et la qualité de la sertissure (manchon) gingivale
périphérique (gencive marginale)
• La position de la dent sur l’arcade (égression ou version, usure) 
 
V.B. Examen radiographique 
Un cliché rétro-alvéolaire demeure obligatoire car il nous informera sur la relation couronne-
racine, sur la qualité des obturations canalaires éventuelles si la dent est dévitalisée, des zones
apicales et péri-apicales, la furcation, sur la disposition et le volume de la chambre pulpaire
Cette radiographie nous renseigne également sur la présence de dents incluses, de racines
résiduelles, de fractures radiculaires, de niveau de la longueur des racines ainsi que sur la
trabéculation de l’os alvéolaire (la qualité). 
 
V.C. Examen des modèles d’études 
Les modèles d’étude permettront d’affiner le protocole opératoire, de juger le parallélisme de
l’axe d’insertion de la ou des couronnes, le niveau et la forme des collets et surtout la
morphologie de la dent considérée.
La mise en occlusion des deux modèles entre les mains, nous renseigne sur la qualité de
l’engrainement au niveau de la dent concernée surtout du côté lingual. 
 
VI La préparation clinique 
La préparation (la taille) consiste à réduire les surfaces coronaires cliniques d’un certain
volume de tissu (émail, dentine) afin de les séparer des dents adjacentes et antagonistes pour y
interposer l’élément prothétique. 
Pour la couronne coulée, cette réduction est économe (alliages beaucoup plus résistant sous de
faibles épaisseurs)
La technique de préparation actuelle résulte de l’évolution actuelle, des progrès dans la
technique des instrument, en effet, le remplacement des instrument diamantés de forme
cylindriques par des fraises diamantée coniques et en carbure de tangstène (fraises à finir ou à
polir) a été le facteur déterminant de la rigueur et de la facilité de la technique, la conicité des
ces fraises prédétermine la dépouille de la préparation.
Ajoutant à cela que les fraises nouvelles sont présentes pour réaliser des limites cervicales
oblongue en congé tout en respectant la gencive marginale grâce à leurs tailles et leur profil. 
Ce congé ogival permet d’obtenir une restauration de forme régulière bien adaptée (par
rapport à la gencive marginale) sans créer de sur contour. 
 
VI.A. Technique de taille de la dent 
Nous prenons la molaire inférieure comme modèle, l’instrumentation sera citée selon la phrase
de la taille et de la face considérée. 
• Si la dent est vitale, une anesthésie locorégionale est pratiquée tout au long de la taille.
Il faut travailler selon l’axe d’insertion choisis sous refroidissement par eau pulsé pour éviter
de nuire à la santé des tissus surtout pulpaires (risque de nécrose) 
 
VI.A.a. Réduction des faces proximales 
La qualité d’un moignon réside surtout dans la préparation de faces proximales (rétention), ces
faces proximales ne doivent pas être trop de dépouille (3 à 5°)
La taille consiste à supprimer les point de contacts avec les dents voisines ainsi que les
bombés anatomiques de ces faces. 
Pour ce faire, une frase, tronconique fine montée sur turbine amorce la réduction verticale
dans un sens vestibulo-lingual puis dans un sens linguo-vestibulaire jusqu’à la suppression du
point de contact mésial puis distal.
En aucun cas, les dents voisines ne doivent être touchées sinon, protection par une matrice
métallique.
Une fraise conique plus grosse donnera ensuite l’orientation générale des faces mésiales et
distales en augmentant la séparation avec les dents adjacentes et en fixant le degré de
convergence vers la face occlusale (dépouille) de 3 à 10° en fonction de la hauteur coronaire. 
 
VI.A.b. Réduction de la face occlusale 
A pour objectif de désengréner cette face occlusale en créant un espace suffisant, 1mm par
rapport aux dents antagonistes pour l’épaisseur du métal.
On peut utiliser pour cette réduction, une meulette (fraise ____) diamontée sera dirigée vers le
centre de la face occlusale (sillon mésio-distal) en respectant l’inclinaison des cuspides (pente
cuspidienne), les passages successifs de la fraise mésio-distalement, du côté vestibulaire et du
côté lingual doivent aboutir à une réduction uniforme qui garde l’apparence générale de
l’inclinaison concave de la face occlusale. 
 
VI.A.c. Réduction des faces vestibulaires et linguales 
Les angles de raccordement vestibulo-mesial et vestibulo-lingual et les angles linguo-mésiales
et linguo-distales sont arrondis à l’aide de la fraise conique à bout rond réunissant ainsi les
faces vestibulaires et linguales au faces proximales. 
 
VI.A.d. Chaufrainer des bords externes de la face occlusale 
Le bord périphérique de la face occlusale, la réunissant au faces latérales (VL, MD) sera
chaufeiner et arrondi à l’aide de la fraise conique à bout arrondi, le chaufrein sera plus large
sur le versant externe des cuspides d’appui (vestibulaires pour la molaire inférieure) ceci pour
avoir une morphologie correcte de la couronne coulée. 
 
VI.A.e. Finition de la limite cervicale 
La fraise conique à bout rond ou une fraise conique oblongue à bout arrondi permettront de
finir la limite cervical sous forme de congé (ou quart de rond) à un niveau juxta-gingival du
côté vestibulaire (si la hauteur coronaire est suffisante) du côté vestibulaire, linguale et au
niveau des faces proximales ainsi le congé sera périphérique d’une largeur comprise entre 0.4
à 0.6mm. 
 
VI.A.f. Polissage du moignon 
Les surfaces taillées sont rugueuses (tirage lors de la prise d’empreinte). Leurs polissage est
indispensable et se fera avec des fraises à finir en carbure de tangstène multilame, puis à l’aide
de cônes et de meulettes en caoutchouc ou en silicone (sur contre angle) utilisée sans
refroidissement. 
 
VI.B. Couronne provisoire 
Le moignon qu’il soit pulpé ou non, doit être protégé par une couronne provisoire qui
protégera les tissus dentaire meurtrit (agressée) du milieu salivaire, et qui évitera les
mouvements des moignons et des dents voisines, qui maintiendra les limites gingivales à leurs
niveau et même les comprimes légèrement pour everser la gencive marginale et permetre dans
une séance ultérieure (2 à 3 jours après) une empreinte précise de la limite cervicale.
Cette protection provisoire s’obtient: 
• à l’aide de couronne métallique préfabriquée (ION-3M) en alliage Sn-Ag.
• à l’aide de couronne en résine polycarboxylate préformée. 
 
VII Prise d’empreinte 
Les matériaux à empreinte actuels de la famille des élastomères (polyéthers, Thiocols
silicones) permettent d’obtenir d’excellentes empreinte dans la précision et la stabilité
dimensionnelle, sachant que l’empreinte à pour but de fournir une bonne définition et une
bonne lecture des limites et des formes cervicales.
Nous ne citerons comme technique d’empreinte que la WASH-TECHNIC ou technique de
l’empreinte rebasée, dans une séance de prise d’empreinte directe globale, de l’arcade
inférieure comportant le moignon, puis une empreinte de l’arcade antagoniste aux alginates.
 
VII.A. Empreinte globale directe (WASH-TECH) 
Après dépose de la couronne provisoire, il faut nettoyer soigneusement le moignon et le
sulcus si l’éversion gingivale par la couronne provisoire est insuffisante, le positionnement
d’un fil imprégné d’une solution astringente et hémostatique au fond du sillon gingival
dentaire permet d’obtenir en deux minutes, cette élargissement du sulcus permettra au
matériaux à empreinte de fuser au delà de la limite cervicale (congé) pour donner une réplique
exacte. 
 
 
VII.B. Empreinte rebasée (OPTOSIL-COLTOFLAX) 
Le principe de l’empreinte rebasée est simple.
Une première empreinte à l’aide d’un élastomère de haute viscosité, chargé dans un porte
empreinte de série est effectuée. 
Après prise complète, l’empreinte est retirée, elle est rincée, contrôlée puis ses bords sont
raccourcis. 
La languette marginale gingivale du moignon est éliminée au bistouri et des évents
(ouvertures) latéraux d’évacuation sont créés en partant des faces vestibulaires et linguales de
la préparation.
Le moignon et l’empreinte sont séchés, puis l’élastomère de basse viscosité ou fluide ou light
(type Xantopren bleu ou Delicron) est d’abord injecté à l’aide d’une seringue spéciale dans
l’empreinte puis sur le moignon en bouche et autour des limites cervicales (méthode pour
injection)
De nouveau, l’empreinte est replacée en bouche et centrée avec précision sur l’arcade, elle sera
maintenue par une pression digitale assez forte pendant quelques secondes. 
La prise d’empreinte du matériau de rebasage dure 4 à 6 minutes.
L’empreinte sera alors retirée, rincée puis séchée. 
 
VII.C. L’empreinte antagoniste 
Une empreinte de l’arcade antagoniste est prise à l’alginate, elle permettra de construire au
laboratoire la couronne coulée en position occlusale physiologique aussi bien en PIM qu’en
excentrée. 
 
VIII Scellement 
La couronne coulée, après essayage en bouche est retouches éventuelles, doit être scellée
d’abord provisoirement à l’aide de ciment provisoire (ZnO, TEMP-BOND) durant une
semaine.
ﮦ l’issue, le scellement définitif peut intervenir grâce à un ciment aux verres ionomères enrichi
au fluor qui actuellement est le matériau de choix pour la fixation définitive des ancrages sur
les moignons surtout pulpés (et dépulpés)

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