I. Definition
Présenté comme un stimulateur de la croissance, le taux d’interet fait partie des éléments régulateurs de notre économie. En effet, l’investissement ainsi que la consommation des ménages et des administrations sont des moteurs de la croissance. Mais beaucoup d’entreprises et de ménages investissent ou consomment à crédit. Une grande partie des acteurs de la vie économique emprunte donc pour financer leurs investissements.
Le taux d’interet est la rémunération de cet acte de prêt considéré comme une prestation de service car l’octroie de celui-ci générera un montant supplémentaire lors de son remboursement. Plusieurs économistes ont débattu sur sa nature. Les néoclassiques le définissent comme un deuxième type d’épargne : les individus en possession d’une liquidité s’abstiennent de consommer en prêtant celle-ci à d’autres individus ; dans cette optique, le taux d’interet est le prix de l’abstinence, du sacrifice. D’ailleurs, en épargne, taux d’interet désigne le revenu supplémentaire généré par le dépôt initial.
II. Les differents types de taux
Les taux peuvent être classés suivant plusieurs critères. On peut notamment tenir compte :
- de la durée sur laquelle s’étale les emprunts
- de la fonction de chaque taux
- du mode de calcul propre à chaque taux
- du niveau de l’inflation
On obtient ainsi un « florilège » de taux dont les noms techniques peuvent dérouter : taux à court, moyen ou long terme, taux d’interet simple ou composé, taux d’interet nominal ou réel, taux d’interet fixe ou variable, taux directeur, taux d’interet des marchés interbancaires, taux de prêt sur le marché secondaire des valeurs d’Etats.
III. La determination du taux d’interet
Au sommet de la pyramide se trouve la banque centrale dont le nom diffère d’un pays à un autre. Les banques primaires ont aussi besoin de financement ; pour cela, elles se tournent vers la banque centrale. Cette dernière leur accorde un prêt moyennant un taux d’intérêt, appelé généralement taux directeur. Ce dernier déterminera le taux en vigueur sur le marché interbancaire qui à son tour servira de base de calcul au taux d’interet dans les opérations de prêt entre la banque et son client.
Outre le taux de refinancement, les banques intègrent également dans ce taux les frais de fonctionnement, les primes de risque et leur marge bénéficiaire.
IV. Impacts du taux d interet
Le taux d’interet est un instrument de politique monétaire. Il permet de limiter l’inflation, d’encourager la consommation et les investissements. Il est enfin un instrument de décision sur les marchés financiers.
Les niveaux des investissements et des consommations dans un pays sont tributaires, pour une large part, du taux d’interet dans la mesure où celui-ci influe sur le volume des crédits accordés. Le cercle vertueux de la croissance illustre le mécanisme. Une baisse extrême du taux d’interet peut cependant être source d’inflation en raison de l’augmentation de la masse monétaire (équation de fisher).
Ainsi, à chaque crise, conjoncturelle ou structurelle, l’une des priorités des gouvernements est d’agir sur le taux d’interet. Leurs décisions impactent profondément le comportement des acteurs économiques.