Résultat du bac 2012 en France
Mieux qu'en 1968 : avec un pourcentage de candidats reçus de 81,9 % (soit deux points de mieux qu'en 2005), les résultats à la session 2012 du baccalauréat sont les meilleurs enregistrés depuis la "démocratisation" de l'examen.
A la différence de 1968, quand le taux de réussite avait grimpé à 81,3 % d'admis pour retomber à 66 % l'année suivante, le taux de réussite au baccalauréat tourne autour de 80 % depuis 1998.
L'amélioration des résultats touche toutes les séries. La plus grosse progression concerne les séries générales, avec un taux de réussite de 86,5 % (+2,6 par rapport à 2005).
Les séries technologiques progressent de 1,1 point, avec 77,2 % de reçus. Les séries professionnelles grimpent à 76,8 % (+1,7). La proportion de jeunes d'une classe d'âge qui obtiennent le bac atteint 63,8 %.
La mobilisation des lycéens contre le contrat première embauche (CPE) ne les a donc pas pénalisés. Il n'y pas eu de consignes de clémence données aux jurys d'examen, assure le ministère de l'éducation, ce que semble confirmer le SNES, le principal syndicat des enseignants du second degré. "Les élèves qui ont manqué les cours se sont investis dans le rattrapage, avec l'aide de leurs professeurs ou des formules de soutien proposés par le CNED (Centre national d'enseignement à distance)", a estimé Gilles de Robien, le ministre de l'éducation nationale, mercredi 12 juillet.
Pour le baccalauréat général, les progressions sont particulièrement fortes dans la série scientifique (S). Le taux de réussite s'établit à 89,1 % (+4,4 points). Le taux d'admis dans la série littéraire atteint 83,2 % (+1,6) et 84,3 % dans la série économique et social (+0,3).
CRITIQUES
Les progressions enregistrées dans la série scientifique ont suscité des critiques de la part d'enseignants qui ont jugé trop faciles les épreuves de sciences physiques et, dans une moindre mesure, de mathématiques. "Rappelez-vous les polémiques des années passées sur la difficulté des sujets de maths puis de sciences physiques, a commenté Gilles de Robien. Cette année, les sujets ont été non pas faciles mais totalement conformes aux programmes, sans questions trop pointues. C'est bien mieux ainsi."
A l'inspection générale de l'éducation nationale, on estime que le sujet de sciences physiques était un peu plus facile qu'en 2005 mais au même niveau qu'en 2003. Ainsi, pour l'épreuve écrite, la moyenne des notes en Ile-de-France était de 12,75 en 2012, soit plus de deux points de mieux qu'en 2005 (10,4) et un score équivalent à celui de 2003 (12,4).
"Aucune consigne de quelque nature que ce soit n'a été donnée dans l'élaboration des sujets, assure Gilbert Piétryk, le doyen des sciences physiques. Mais nous avons le souci, depuis quelques années, de faire des sujets de plus en plus appliqués, qui prennent appui sur du concret."
Pour l'épreuve de mathématiques, la moyenne des notes a également été supérieure à celle de 2005. "Le sujet n'était pas forcément plus facile, mais les professeurs préparent de mieux en mieux les élèves à la réforme introduite en 2004", estime le doyen de mathématiques à l'inspection générale, Jacques Moisan. L'épreuve de mathématiques, qui comprenait jusqu'en 2003 un problème noté sur dix plus deux exercices, estdésormais composée de quatre ou cinq exercices, ce qui permet de mieux couvrir le programme et augmente les chances d'obtenir des points.
Toujours pour l'épreuve de mathématiques, une modification est intervenue cette année. En cas de réponse fausse au questionnaire à choix multiples, les candidats obtenaient zéro, alors qu'auparavant, ils se voyaient retirer 0,5 point.
Un dernier facteur a pu contribuer à améliorer les résultats du bac France 2012, sans qu'on puisse le mesurer. Il s'agit de la forme particulière qu'a pris l'évaluation des travaux personnels encadrés (TPE) du fait de la suppression de ceux-ci en classe de terminale depuis la rentrée 2005.
Cette année, les candidats qui le souhaitaient ont choisi, lors de leur inscription au baccalauréat, une épreuve correspondant à l'une des disciplines ayant fait l'objet de leur TPE de première. Les points supérieurs à la moyenne obtenus par le candidat, dans cette discipline, ont été pris en compte comme "points TPE" et affectés du coefficient 2.
Les académies qui obtiennent les taux de réussite les plus élevées au baccalauréat général sont, comme les années précédentes, celles de Grenoble (91 % de reçus), de Rennes (90,8 %), de Nantes (90,5 %) et de Strasbourg (90,2 %).
Les moins bons résultats sont enregistrés en Guyane (72 %) et en Guadeloupe (75,6 %). En métropole, l'académie de Créteil continue d'afficher les moins bons résultats, en raison d'une proportion importante d'élèves issus de milieux défavorisés, mais atteint quand même 80,7 % d'admis, contre 77,5 % en 2005.