vendredi 14 octobre 2011
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Pour construire le lecteur scripteur autonome dans une classe FLE

Lire autrement « Aux champs »de Maupassant au lycée

Mina SADIQUI- ENS-Université My Ismail /Meknès

Comment construire un dispositif d’enseignement/apprentissage du FLE à partir d’un texte littéraire, une nouvelle en l’occurrence, en intégrant les savoirs culturels, méthodologiques ou encore instrumentaux que notre apprenant doit s’approprier tout en respectant une progression annuelle ? Comment faire en sorte que ses savoirs deviennent des réponses à des questions que notre élève se pose, et pour qu’ils deviennent des solutions à des problèmes qui le bloquent dans sa lecture et dans sa production ? Et enfin comment concrètement expliciter le fait que tout texte littéraire demeure une manifestation, certes singulière ; d’une expérience humaine mais qui nous interpelle, qui nous parle et qui donc même produite dans un autre siècle reste toujours d’actualité ?

Pour donner quelques éléments de réponse nous proposons un dispositif d’enseignement/apprentissage du FLE à partir de « Aux champs » de Maupassant. Ce travail est le résultat d’un va et vient entre une expérimentation (la plupart des activités proposées ont eu lieu) et une pratique de formation d’enseignants de français du secondaire (lors d’un atelier animé en 2010) et celle de futurs enseignants à l’ENS de Meknès.(promotion 2010/2011)

Le dispositif met en place une démarche interculturelle ou le savoir devient outil de lecture, de production et d’ouverture sur le monde extrascolaire. (cf. séquence de prolongement)

Lire « aux champs » de Maupassant au lycée

.

I) Cadre conceptuel : -

-Public /cible : tronc commun

-Support : « Aux champs » de Guy de Maupassant.

-Moment de l’année : premier semestre

-Durée de la séquence : 4 semaines.

-compétences visées :

- produire oralement et par écrit à partir d’une œuvre littéraire.

-identifier quelques spécificités d’un genre particulier, en l’occurrence une

nouvelle.

- initier à la Contextualisation d’une œuvre littéraire, en l’occurrence une

nouvelle réaliste.

II) Dispositif didactique :

1) Interroger le titre :

a)« Aux champs » : On interroge le titre et ses diverses « significations » éventuelles :

Un Lieu spécifique Personnages particuliers : les paysans. un mode de vie

b) On interroge les diverses représentations qu’ont les élèves de ces trois éléments. : Que représente pour eux la campagne? Le campagnard? Le mode de vie rural?

(Quelques propositions retenues lors de l’expérimentation :

Lieu

Paysans

Mode de vie

Nature paisible

Lieu marginalisé

Précarité

Hospitalité

« Bons » / « purs »

Naïfs

Façon de parler

Ignorants

Pauvres

Forts

Fiers

Tradition

Simplicité

Vie rude

c)Retour sur le titre de l’œuvre (retour au texte littéraire):

-Autres interrogations : Pour le narrateur de ce texte : qu’est est ce que la campagne (si jamais c’est vraiment le lieu dominant dans le texte)?? Comment ce lieu est –il présenté et quelles techniques d’écriture sont investies pour le décrire? Et enfin sera-t-il déterminant dans la représentation des personnages et des faits dans le texte??

2) Projet de lecture

Comment le lieu se construit et quels sont ses effets sur le parcours des personnages et sur leur mode de vie?

3) Tableau récapitulatif des diverses activités élaborées

Semaines

Activités en classe

Activités hors de la classe

1

-A.L. : Extrait La terre inféconde

« Début … tous les jours »

-A. Lg.: Les champs lexicaux.

-A.P.O. : aimeriez-vous être enfant unique ou avoir plusieurs frères et sœurs ?

-A.P.E. : Produire une séquence descriptive dévalorisante

Lire le reste de la nouvelle

Exercices sur « les champs lexicaux » à faire hors de la classe

2

A.L. : La transaction

« Les deux ruraux … magasin. »

A. Lg. : «DD/ DI »

A.T.E : Contexte historique de la nouvelle/contexte culturel

-Biographie de Maupassant

A.P.E. : Produire une séquence descriptive intégrant un dialogue.

Recherche à effectuer après l’activité de lecture :

ðPourquoi les paysans parlent de cette façon : « le patois normand »?

ðLe contexte socio-historique.

ðPourquoi le narrateur les fait parler de cette manière? Être réaliste? Qu’est ce que le réalisme??contexte culturel

ðRelation Maupassant /Normandie? recherches sur sa biographie

3

A.L : un mode de vie « infécond »

« Les deux ruraux ……..la fin. »

A. Lg : Les verbes introducteurs de la parole.

A.P.E :2H

a) Les diverses représentations du lieu et de ses effets sur les personnages.

Lieu

Personnages

Situation initiale

« chaumières »

-« Terre inféconde »……

=Lieu dévalorisé

-Paysans

-Pauvres

-Familles nombreuses

-Relations familiales particulières

Situation « médiane »

Un marché??

-Des marchands :

Les parents

-Une marchandise : Les enfants

Situation finale

Le lieu produit :-La mort (frère de Charlot)

- la métamorphose

(Jean)

-le départ(Charlot)

=Les jeunes, symbole de continuité d’un mode de vie ne sont plus ou ne seront plus des paysans

=Lieu dénoncé

Personnages condamnés

-????

b) le schéma actanciel,

Analyser les relations entre les actants de façon à produire un schéma actanciel

-Préparer une fiche de lecture de la nouvelle.

4

A.P.E : « A partir de votre lecture de la nouvelle et de votre expérience personnelle pensez-vous qu’un lieu « défavorisé »pourrait agir de façon négative sur une personne?

A.P.E. : Élaboration collective d’une fiche de lecture

A.T.E. :

Évaluation 2 heures

Séquence de prolongement sur un article de presse électronique

Cadre conceptuel :

· Support : article e presse électronique

· Durée : une semaine

· Compétences visées :

-Initier à la lecture d’un article de presse électronique.

-Appréhender une problématique à travers des regards croisés

-Construire un point de vue.

Dispositif didactique :

Activités

A faire en classe

A.de lecture

« Haïti : quand adoption rime avec transaction »16/10/2009 WWW.SYFIA.INFO (Cf. annexes)

-Un article qui informe

-Un article dénonciateur

A.de langue

Les connecteurs logiques

A.de travaux encadrés

Support s : -« Aux champs »

- « Haïti : quand…..

-Extrait de « La terre et le sang »de M. Feraoun (cf. annexes)

A l’aide d’un tableau ,faire une synthèse ou doivent être mis en évidence les points communs et les divergences entre les trois textes.

A.de production de l’écrit

Faire un commentaire (>faire un commentaire ) cf. annexes) sur l’article ou vous exprimez votre point de vue (vous pouvez donner des exemples à partir des textes lus).

ANNEXES

16-10-2009 >lire les commentaires >faire un commentaire

Par Maude Malengrez

Haïti : quand adoption rime avec transaction

(Syfia Haïti) Haïti est un des principaux "fournisseurs" d’enfants adoptables. Une filière quasi commerciale s’y est installée, basée sur la loi du marché plus que sur une logique d'aide à l'enfance. Beaucoup d’enfants adoptés ont encore leurs parents

(…..): Haïti est en effet devenu un gros "fournisseur" d’enfants adoptables : le premier pour la France, un des principaux pour la Belgique et la Suisse. Plus de 400 petits Haïtiens sont adoptés chaque année en France et une cinquantaine en Belgique. (…….)Cette augmentation résulte du fait qu’Haïti est un des rares pays à n'avoir pas encore ratifié la Convention de La Haye de 1993 sur la protection des enfants et la coopération en matière d’adoption internationale, qui fixe un cadre éthique clair et pose comme principe qu’un enfant n’est adoptable que lorsque aucune famille ne peut l’accueillir dans le pays même.
Business
Souvent portée par un vrai désir d’enfant du côté des parents, l’adoption internationale apparaît sur le terrain comme un véritable business. En 2005, la procédure pouvait coûter aux adoptants entre 5 000 et 6 500 $ US en moyenne, selon l'Unicef(…). Aujourd'hui, on approche des 10 000 $ US. (….)
Les petits qui présentent des "défauts" ne sont guère prisés : les plus âgés et les malades ont peu de chance d'être adoptés et certaines crèches tournées exclusivement vers l'adoption internationale ne les acceptent pas. De plus, la majorité des enfants adoptés en Haïti ont toujours des parents en vie, soit les deux, soit l'un d'eux, une tante, une grand-mère... à qui ils sont littéralement "achetés" pour être confiés aux adoptants. (….).
Parfois, l’initiative vient des parents. On a beaucoup parlé de vente d'enfants en Haïti. Le cas d'une maman ayant vendu les deux siens pour 500 gourdes (10 €) a fait du bruit. "Les parents, dans l'incapacité de s’occuper de leurs enfants, viennent les placer", explique X. L'absence de sécurité sociale, de garantie pour les vieux jours, le haut taux de mortalité infantile poussent les parents à avoir beaucoup d'enfants dans l’espoir que quelques-uns s'occuperont d'eux plus tard(…) "
www.syfia.info/index.php5?view.

(Amer revient à son village natal après un long séjour en France)

Le village est un ensemble de maisons et les maisons sont faites d’un assemblage de pierres, de terre et de bois. (…..)Dès le lendemain de son arrivée, Amer ou Kaci constate des changements avec un plaisir réel car enfin c’est là son village natal(…)Sa qualité de « nouveau »durera ce que durent les fêtes(….)chacun veut tenir une conversation avec lui, on est souriant ,poli ,intéressé .Néanmoins ;à travers les politesses, les plaisanteries et demandes de renseignements d’allure discrète perce chez tous l’intention d’apprendre ce qu’on est avide de savoir :le revenant a-t-il oui ou non rapporté de l’argent ??(…..)Ensuite c’est fini. Les habits flamboyants commencent à se ternir, les joues à perdre leurs couleurs, les mains à brunir(…) On devient fellah dans la semaine et on recommence à aller aux champs.

Mouloud FERAOUN, La terre et le sang, le seuil, 1953.

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