vendredi 14 octobre 2011

Peut-on établir un rapprochement entre le model de diviseur de crédit et les facteurs de liquidités bancaire

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Peut-on établir un rapprochement entre le model de diviseur de crédit et les facteurs de liquidités bancaire ?

La création de monnaie par les établissements de crédit est proportionnelle à la monnaie banque centrale. Cependant, selon le sens des liens de causalité entre la masse monétaire et la monnaie banque centrale, ce mécanisme peut être interprété en fait en termes de multiplicateur ou de diviseur. Nous présentons dans cette analyse les facteurs de la liquidité bancaire, le concept de base monétaire, et le mécanisme diviseur monétaire.

A/ Le modèle de diviseur

Quand les réserves sont collectées suite à la distribution de crédit, il s’agit de l’approche du diviseur4. Dans cette optique, les banques disposant d’actifs mobilisables ex ante, n’hésitent pas à satisfaire les demandes de crédits supplémentaires. Cependant, les crédits accordés entraînent un accroissement des dépôts et simultanément, des prélèvements de billets, par conséquent une diminution des avoirs en monnaie centrale. Dans ces conditions, les banques sont obligées de se fournir en monnaie centrale en mobilisant les actifs ex post auprès de la BC. Le sens de la causalité est donc inversé, il va de la masse vers la base. La capacité de création monétaire est déterminée essentiellement par le montant des actifs mobilisables et non par le volume de liquidités immédiatement disponibles. Ce mécanisme caractérise essentiellement les économies d’endettement

Quel rapprochement existe t_ il entre le modèle de diviseur de crédit et le les facteurs de liquidité bancaire ?

B/Facteurs de la liquidité bancaire

La création monétaire des établissements de crédit est limitée par un certain nombre de contraintes. Il existe des contraintes internes comme les règles de stratégie que s'imposent les établissements, le refus de prendre des risques trop importants sur des clients dont la solvabilité est douteuse, mais aussi des contraintes externes comme les contraintes réglementaires (ratios) et le besoin de liquidité bancaire. Les facteurs de la liquidité bancaire représentent par conséquent les facteurs à l’origine des fuites monétaires hors du circuit monétaire. Il est possible de distinguer les facteurs autonomes, liés aux opérations avec la clientèle et indépendants des interventions de la banque centrale sur le marché interbancaire et les réserves qui émanent d’une décision de la BC. Le bilan standardisé d’une BC permet de mettre en évidence ces différents facteurs.

1/ Facteurs autonomes

Tous les règlements effectués et tous les versements reçus pour le compte de la clientèle affectent les avoirs en monnaie centrale d'une banque ou autre institution, c’est-à-dire la monnaie détenue en compte des établissements auprès de la banque centrale. Au niveau du système bancaire dans son ensemble, le besoin net de monnaie centrale est affecté par quatre types d'opérations qui sont à l’origine du besoin de refinancement des établissements :

Les billets en circulation sont comptabilisés au passif du bilan de la BC. Leur montant fluctue de façon saisonnière en fonction des habitudes de paiement du public. Ce montant est particulièrement élevé pendant les mois d’été et en fin d’année. Les banques se procurent les billets qu’elles mettent à la disposition du public en s’adressant aux guichets de la BC, moyennant la passation à leur compte d’une écriture du même montant. La liquidité bancaire varie en sens inverse du montant des billets en circulation. Si les versements de billets de la part de la clientèle sont supérieurs aux retraits, la liquidité bancaire augmente et inversement

Les opérations avec les administrations publiques (dont le Trésor public) et les agents financiers transitent par les comptes des administrations publiques et des EC à la BC. Pour le Trésor, la plupart des dépenses de l’État : paie des fonctionnaires ayant un compte dans une banque, remboursement d’emprunts, paiement de coupons sur titres d’État, se traduisent par une diminution des dépôts des administrations (Trésor) à la BC et par une injection de liquidité bancaire dans le système bancaire. A l’inverse, les montants venant accroître les dépôts auprès de la BC : recouvrement d’impôts, émission de titres de la dette publique, restreignent d’autant la liquidité bancaire.

Les réserves en or et les opérations en devises étrangères (de façon générale, réserves nettes de change) figurant à l’actif du bilan de la BC : si les banques enregistrent des entrées de devises étrangères supérieures aux sorties, la cession de l'excédent à la banque centrale accroît la liquidité bancaire. A l'inverse, leurs achats de devises étrangères auprès de la banque centrale correspondent à une diminution de la liquidité bancaire.

Les autres facteurs du bilan de la BC contribuent aussi aux fluctuations de la liquidité bancaire. La composante la plus instable concerne l’encours des actifs en cours de recouvrement.

2/Réserves

Les réserves (« avoirs des EC en compte courant ») sont composées des réserves obligatoires et des réserves excédentaires. Les réserves obligatoires sont un instrument permettant à la BC d'accroître les fuites en monnaie centrale des établissements de crédit. Ces derniers doivent maintenir des dépôts en monnaie banque centrale sur des comptes ouverts dans les livres de la BC (les encaisses en billets et monnaies détenues par les établissements sont prises en compte). Ces dépôts sont rémunérés depuis septembre 1998. Ils constituent un facteur de pression sur la liquidité bancaire s'ajoutant aux autres facteurs. Ce système permet ?d'établir un lien relativement stable entre l'activité des EC et leur besoin de refinancement en monnaie centrale. En effet, plus les banques distribuent de crédits et créent de dépôts, plus, du fait du système des réserves obligatoires, elles doivent immobiliser de la monnaie banque centrale sur leur compte à la BC. Elles facilitent la politique d'intervention de la BC. Les autres facteurs de la liquidité bancaire sont plus erratiques et difficilement prévisibles. La liquidité des banques peut varier très fortement selon les périodes. Avec le système des réserves, on introduit un facteur de la liquidité bancaire dont l'importance et les variations sont davantage prévisibles. La BC peut ainsi prévoir avec une approximation raisonnable la demande de monnaie centrale au titre des réserves obligatoires.

La liquidité bancaire et la monnaie centrale

La monnaie banque centrale, encore appelée base monétaire, se compose des billets en circulation et de la monnaie centrale. Cette dernière représente les avoirs détenus par les titulaires de compte sur les livres de l’Institut d’émission, principalement les établissements de crédit.

Les établissements procèdent quotidiennement à des opérations pour leur propre compte ou celui de leur clientèle dont le règlement transite par leur compte auprès de la banque centrale. Parmi ces opérations, on distingue celles qui n’induisent qu’un transfert de monnaie centrale d’un établissement à un autre (vente de bons du trésor d’une banque à une autre, par exemple) et celles affectant la liquidité bancaire (retrait de billets par la clientèle, par exemple). La liquidité bancaire se définit comme le cumul des avoirs des établissements de crédit auprès de la banque centrale.

Source : La politique monétaire à l’heure du marché mondial des capitaux, Banque de France, 1998.

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Base monétaire

La base monétaire est la monnaie émise par la banque centrale. Elle se compose de la somme des billets en circulation et de la monnaie centrale, c’est-à-dire des avoirs détenus par les titulaires de comptes, principalement les établissements de crédit, sur les livres de l’Institut d’Emission (L'approche mécanique du diviseur) constitue un point de repère important pour l'analyse de l'offre de monnaie dans la théorie économique. Le grand débat sur l'offre de monnaie porte essentiellement sur l'exogénéïté ou l'endogénéïté de cette dernière. La conception d'une offre de monnaie exogène signifie qu’elle est indépendante de la demande de monnaie et contrôlable par les autorités monétaires. Ce sont généralement les auteurs classiques et néo-classiques, qui avaient une vision "quantitativiste" du rôle de la monnaie, et également Keynes dans la théorie générale, qui partagent cette conception. En revanche, les post-keynésiens considèrent l'offre de monnaie comme endogène6. La théorie de l'offre de monnaie prend dès lors de l'ampleur. Les choix de portefeuille du public et des institutions financières deviennent alors un facteur déterminant pour expliquer le mécanisme de l'offre de monnaie. Cette dernière dépend désormais du taux d'intérêt. Dans les recherches récentes, les institutions financières créant de la monnaie s'analysent comme des firmes bancaires qui cherchent à maximiser leur profit.

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